Méditations d'hiver
Les vieux sont polis.
A force d'être poncés
par la vie.
La passion des grenouilles
m'est venu
un soir de printemps
le regard d'une reinette a suffit
Quand
quand enfin
vais-je enfin
me comporter en homme
Le bruit de la portière
dans la rue déserte
du dimanche matin
Mon frère
ta mémoire part
nous allons nous perdre
Paupières brûlées de fatigue
Je m'endors
Aimer
Passer de l'esthétique du corps féminin
au réel du corps féminin
Enfin
être non pas
heureux
juste en paix
avec la vie la mort
avec moi.
Quand tu découvres
toujours trop tard
que faire l'amour
est joie.
23 janvier
5h15
fenêtre ouverte sur le froid
les premiers chant d'oiseaux
de l'année.
Au fil des années
je le vois partir
la schizophrénie d'abord
vingt ans plus tard
parkinson
Il vit
entre tremblements et troubles
tenace
les roses fanées
qu'il offre aux serveuses,
glanées sur le marché
par la compassion qui l'entoure
Dans le brouhaha du café
Renaud chante
le Renaud d'avant
mon début de vie d'homme
souvenirs nostalgies
aucun regret
plaisir de vivre